Imaginez-vous jonglant avec des projets urgents, des équipes dispersées et des technologies qui évoluent plus vite qu’un clin d’œil. Dans ce tourbillon, la question se pose : faut-il externaliser ou internaliser son IT ? Les DSI (Directeurs des Systèmes d’Information) sont souvent tiraillés entre le besoin d’une expertise pointue et la nécessité de garder la maîtrise des opérations. Dans ce guide, nous allons décortiquer la notion d’IT offshore/nearshore, examiner les avantages et les inconvénients de l’externalisation et montrer comment prendre la meilleure décision pour votre entreprise, que vous soyez implanté en France, au Maroc ou ailleurs. Prêt à plonger dans le sujet ? Allons-y !
Pour bien démarrer, clarifions ce qu’on entend par offshore, nearshore et onshore. Vous avez peut-être déjà entendu ces termes sans toujours comprendre leurs nuances, alors mettons tout cela au clair.
Offshore : l’externalisation dans un pays lointain, généralement pour bénéficier de coûts de main-d’œuvre plus faibles.
Nearshore : l’externalisation dans un pays proche, tant géographiquement que culturellement (comme la Tunisie ou le Maroc pour une entreprise française).
Onshore : l’externalisation au sein de votre propre pays, souvent pour renforcer la proximité avec vos prestataires et réduire les barrières linguistiques ou culturelles.
Avec l’essor du digital, recourir à l’IT offshore/nearshore est devenu une pratique courante pour réduire les coûts et accéder à un vivier de talents spécialisés. Toutefois, ce choix comporte aussi des défis : décalages horaires, différences culturelles, contraintes légales, etc. L’enjeu pour les DSI est donc de peser le pour et le contre, en tenant compte de la stratégie globale de l’entreprise et de ses ambitions de croissance.
La question centrale est simple en apparence : Faut-il vraiment externaliser ? Pour y répondre, plusieurs critères méritent d’être examinés.
Niveau de contrôle : En internalisant votre département IT, vous gardez la main sur chaque étape du processus, de la conception à la maintenance. En revanche, en optant pour une solution IT offshore/nearshore, vous déléguez une partie du contrôle à votre prestataire.
Capacité d’adaptation : Les projets informatiques peuvent exiger une grande réactivité. Un prestataire externe peut parfois être plus flexible s’il dispose des ressources nécessaires pour répondre rapidement à vos demandes. À l’inverse, une équipe interne peut prendre plus de temps à monter en compétence ou à se restructurer.
Coût de la main-d’œuvre : Faire appel à l’IT offshore/nearshore reste souvent moins cher que recruter localement, surtout si les besoins en ressources sont importants. Cependant, il ne faut pas oublier les coûts cachés, comme la coordination, la communication et la gestion de la qualité.
Investissements infrastructurels : Internaliser suppose de disposer de locaux, de matériel et d’un budget formation conséquent. L’externalisation transfère en partie ce poids au prestataire, ce qui peut améliorer votre rentabilité (ROI).
Accès à des compétences pointues : Les technologies émergentes (intelligence artificielle, blockchain, cybersécurité avancée) requièrent parfois des connaissances très spécifiques. Les prestataires offshore ou nearshore peuvent mettre à disposition des experts rares et coûteux à recruter localement.
Formation continue : Les équipes internes doivent être formées en continu pour rester à jour. Les fournisseurs externes se chargent eux-mêmes de faire évoluer leurs compétences afin de rester compétitifs sur le marché.
Communication fluide : Travailler en mode offshore peut entraîner des problèmes de fuseaux horaires et de barrière linguistique. En nearshore, ces obstacles sont moindres, car la proximité géographique et culturelle facilite souvent les échanges.
Risque de malentendus : Dans certains cas, une moindre compréhension des spécificités locales peut engendrer des retards ou des erreurs. C’est pourquoi la formation interculturelle et la sélection d’un prestataire adapté sont essentielles.
Maintenant que nous avons défini quelques critères de décision, concentrons-nous plus spécifiquement sur l’IT offshore/nearshore.
Réductions de coûts conséquentes : Les salaires et frais de structure peuvent être beaucoup plus bas dans certaines régions du monde.
Disponibilité des talents : Les prestataires offshore s’appuient parfois sur de véritables « fermes » de développeurs et d’ingénieurs, offrant une large palette de profils.
Suivi 24/7 : Avec un décalage horaire, il est parfois possible d’organiser un cycle de développement quasi ininterrompu, ce qui accélère la mise sur le marché de certaines solutions.
Cependant, l’offshore peut aussi s’accompagner d’un risque plus élevé de complexités juridiques, de différences culturelles marquées et de difficultés de communication.
Proximité culturelle et linguistique : Collaborer avec un pays voisin limite les risques de malentendus.
Décalage horaire réduit : Travailler avec des pays comme le Maroc pour une entreprise européenne permet d’avoir des horaires de travail relativement alignés.
Visites sur site plus aisées : Se déplacer pour rencontrer les équipes dans un pays proche est moins coûteux et plus simple.
Le nearshore peut donc constituer un compromis intéressant, permettant de bénéficier d’un coût raisonnable tout en conservant une certaine proximité géographique.
Choisir un partenaire fiable : Vérifiez la réputation, la stabilité financière et les références du prestataire.
Définir des indicateurs de performance clairs : Objectifs, délais, qualité du code, etc. Tout doit être formalisé dans un contrat (SLA).
Maintenir une communication régulière : Privilégiez des outils collaboratifs (Slack, Microsoft Teams, Trello) et planifiez des réunions de suivi.
Former vos managers au management interculturel : Les différences de culture et de langage peuvent être sources de quiproquos.
Malgré les atouts indéniables de l’IT offshore/nearshore, certaines entreprises préfèrent internaliser. Pourquoi ?
Maîtrise totale de la stratégie : Lorsque l’IT est au cœur du modèle d’affaires, la confidentialité et la protection du savoir-faire justifient parfois de tout garder en interne.
Sensibilité des données : Dans des secteurs fortement réglementés (banque, santé, défense), externaliser peut soulever des questions de conformité ou de sécurité.
Cohésion d’équipe et culture d’entreprise : Avoir ses développeurs, ses ingénieurs et ses chefs de projet sur place renforce la cohésion. Cela facilite la transmission des valeurs et la construction d’une identité forte.
Si vous hésitez encore, vous pouvez adopter une approche hybride, en internalisant les fonctions critiques et en externalisant les tâches plus opérationnelles.
La décision d’externaliser ou d’internaliser ne se limite pas à la seule question des coûts. Voici quelques pistes pour trancher :
Réaliser un audit interne : Évaluez vos besoins, vos ressources et vos contraintes.
Estimer la charge de travail : Certains projets ponctuels s’adaptent mieux à l’IT offshore/nearshore, tandis que des développements stratégiques exigent un contrôle plus strict.
Analyser le marché : Regardez ce que font vos concurrents, comparez les offres des prestataires, et projetez-vous sur plusieurs années.
Ne pas négliger la dimension humaine : La réussite d’un projet IT dépend aussi de la qualité des relations, de l’engagement des équipes et de la capacité à résoudre rapidement les problèmes.
Pour les DSI, décider d’externaliser ou d’internaliser nécessite une approche méthodique et une vision claire des objectifs de l’entreprise. Voici quelques conseils pratiques pour mieux piloter votre projet :
Cartographiez vos activités IT : Identifiez ce qui est stratégique et doit rester en interne, et ce qui peut être externalisé sans risque pour la pérennité de l’entreprise.
Établissez un budget prévisionnel réaliste : Intégrant non seulement les coûts directs, mais aussi les coûts de coordination et de gestion du partenariat.
Mesurez régulièrement la performance : Utilisez des tableaux de bord pour suivre la productivité, la qualité, les délais et la satisfaction des parties prenantes.
Par ailleurs, le recours à des bonnes pratiques de gouvernance IT peut grandement faciliter la prise de décision et la mise en place de partenariats performants. Pour approfondir le sujet, découvrez cet article détaillé sur la gouvernance IT : frameworks ITIL, COBIT, TOGAF.
Études et analyses du marché : Consultez les rapports de Gartner ou de ZDNet pour avoir une vision actualisée des tendances en matière d’externalisation IT.
Rôle clé du DSI : Pour comprendre comment la fonction DSI peut évoluer dans un contexte d’externalisation, lisez DSI : définition, rôle et transformation de l’entreprise.
Planification stratégique : Envisagez l’avenir de votre entreprise et l’alignement entre votre stratégie business et votre SI en découvrant Stratégie d’entreprise et alignement IT pour 2025.
Choisir entre l’externalisation (IT offshore/nearshore) et l’internalisation de l’IT est un dilemme qui exige une évaluation minutieuse de vos priorités et de vos ressources. Il ne s’agit pas seulement de réduire les coûts, mais de maintenir une qualité de service optimale, de maîtriser les délais, de conserver une cohésion d’équipe et de garantir la sécurité des données. En pesant soigneusement le pour et le contre, et en choisissant des prestataires de confiance, vous pourrez renforcer la compétitivité de votre entreprise tout en assurant sa pérennité, que vous soyez basé en France, au Maroc ou dans tout autre pays propice au nearshore.
L’important est de garder en tête qu’il n’existe pas de solution universelle : la bonne approche dépendra toujours de la nature de vos projets et de votre vision stratégique.